Tendances IT 2025 : un futur déjà présent
Tendances IT 2025 : un futur déjà présent
L’IT et la Tech en 2025 : entre promesses et réalités
Chaque fin d’année, les grands analystes de la tech publient leurs prédictions pour l’année à venir. En tant que dirigeants, nous suivons ces tendances de près pour adapter nos stratégies. À l’aube de 2025, le message est clair : l’époque de l’euphorie technologique cède le pas à une approche plus pragmatique. Après l’engouement pour l’IA générative en 2024, les entreprises revoient leur copie pour se concentrer sur des solutions qui apportent une vraie valeur. Nous entrons dans une phase où il faut transformer les promesses technologiques en résultats concrets, tout en restant vigilants face aux risques. Voici un tour d’horizon des grandes tendances IT et tech qui marqueront 2025 – et la manière dont nous, dirigeants, pouvons en tirer parti.
Intelligence artificielle : de l’engouement à la maturité
2024 aura été l’année de toutes les expérimentations autour de l’IA, en particulier générative. En 2025, nos entreprises vont adopter une posture plus réfléchie vis-à-vis de l’Intelligence Artificielle. Fini le temps où l’on déployait de l’IA tous azimuts sans stratégie claire (après tout, le “Bring Your Own AI” n’a jamais été une stratégie viable). Désormais, l’IA s’envisage dans une vision long terme, alignée sur les objectifs business. De plus en plus de CEO et de CIO intègrent directement la donnée dans le pilotage stratégique : on voit ainsi davantage de Chief Data Officers travailler main dans la main avec l’IT pour gouverner données et algorithmes. Dans les secteurs réglementés, cette gouvernance unifiée de la donnée et de l’IA devient même un impératif pour assurer conformité et éthique.
Surtout, on assiste à un retour sur investissement scruté à la loupe. Nombre d’entreprises, poussées par leurs directions financières, réaliseront que les retours concrets de l’IA prennent plus de temps que prévu. Conséquence : certaines réduiront ou ralentiront leurs investissements IA trop ambitieux pour se recentrer sur des projets plus pragmatiques, à impact mesurable. Plutôt que de courir après toutes les nouveautés, les comités de direction vont demander : « Qu’est-ce que ça nous rapporte vraiment ? » L’accent se déplace vers des cas d’usage réalistes, où l’IA améliore un processus existant ou l’efficacité des équipes, au lieu de chercher à révolutionner le monde du jour au lendemain.
D’ailleurs, le pendule revient vers l’IA “classique” et prédictive. Après la hype de la génération de contenu, on redécouvre la valeur des modèles prédictifs éprouvés pour optimiser la chaîne logistique, la maintenance ou la relation client. Concrètement, plus de la moitié des cas d’usage de l’IA en 2025 pourraient revenir à ces bonnes vieilles recettes qui ont fait leurs preuves, tandis qu’une part notable des budgets IA sera redirigée vers des outils au service des employés (EX – Employee Experience). Pourquoi ? Parce que les quelques déceptions de projets en IA générative mal déployés ont rappelé que la technologie doit servir les collaborateurs avant tout. Un employé augmenté par l’IA, c’est un employé plus efficace et satisfait ; et c’est là que se trouve le gain tangible le plus immédiat.
Enfin, soyons lucides : tout ne sera pas rose dans l’IA en 2025. On peut s’attendre à un petit “hiver de l’IA” pour ceux qui s’y sont lancés sans préparation. Forrester anticipe par exemple que 75 % des entreprises qui tenteront de bâtir seules des architectures complexes d’agents IA échoueront. Concevoir des IA sophistiquées type “agent autonomes” sans partenaires solides ni plan d’ensemble, c’est prendre le risque d’un gros désenchantement. Gouvernance, infrastructure, compétences internes… rien ne doit être laissé au hasard si on veut que l’IA tienne ses promesses. Il ne suffit plus d’expérimenter : il faut structurer, gouverner, et former. D’ailleurs, la gouvernance de l’IA s’impose comme priorité numéro un pour pérenniser les initiatives : on sait maintenant qu’on ne passera pas l’échelle sans cadre de référence solide (qualité des données, éthique, conformité). C’est presque un retour aux basiques, et cela va de pair avec la montée en compétences de nos équipes. En 2025, investir dans l’IA impliquera d’investir dans la formation de nos collaborateurs et la littératie digitale, pour qu’ils comprennent et exploitent vraiment ces outils dans le respect des règles.
Automatisation et agents intelligents : un nouveau départ
Longtemps, automatisation rimait avec RPA (Robotic Process Automation) et macros en tous genres. Avec la vague de l’IA générative, l’automatisation d’entreprise entame une véritable mue. En 2025, l’IA ne se contente plus de générer du texte ou des images : elle devient agentique, capable d’agir dans nos systèmes. Concrètement, cela signifie que nos outils d’automatisation gagneront en “intelligence” pour exécuter des tâches plus complexes et contextuelles. Par exemple, un quart des nouveaux projets robotiques viseront à marier intelligence cognitive et robotique physique. Des robots capables de percevoir leur environnement et d’ajuster leurs actions en temps réel commencent à sortir des laboratoires pour intégrer nos entrepôts, nos usines, voire nos bureaux. L’automate idiot qui répétait inlassablement la même routine cède la place à un assistant plus adaptable, doué d’une forme de perception. C’est un changement de paradigme qui peut ouvrir la voie à de nombreux gains de productivité.
Autre changement majeur : l’essor des développeurs “citoyens” boostés par l’IA. Nos équipes métier, grâce aux plateformes low-code/no-code et aux assistants intelligents, seront à l’origine d’une part croissante des applications. Forrester prévoit que d’ici la fin 2025, 30 % des applications d’automatisation seront créées par des non-informaticiens à partir d’instructions en langage naturel. Imaginez un responsable logistique ou RH décrivant en français son besoin à une IA, qui lui génère une petite application sur mesure : ce qui relevait de la science-fiction devient peu à peu réalité. Cela ne signifie pas que tout le monde va coder à la place des développeurs, mais que les barrières techniques tombent pour les cas simples. Pour nous, dirigeants, c’est une opportunité de plus d’impliquer nos experts métier dans la transformation digitale – tout en restant vigilants sur la gouvernance de ces outils créés hors DSI.
Cependant, ne nous laissons pas griser : trop d’automatisation tue l’automatisation. Certaines entreprises se précipitent sur les fameux Agents IA (ces assistants virtuels autonomes) sans but précis, et se heurtent à de sérieux écueils. Objectifs flous, technologies immatures, intégration bâclée… Résultat : Forrester estime qu’un quart des projets d’agents IA n’atteindront pas leurs objectifs en 2025, faute d’une définition claire de la valeur attendue. En clair, se doter d’IA partout sans stratégie concrète risque de mener à des impasses coûteuses. La leçon à retenir, c’est de lier nos efforts d’automatisation intelligente à des besoins business bien identifiés, et de démarrer modestement pour apprendre avant d’étendre.
D’ailleurs, malgré tout le battage autour de l’IA générative, son rôle dans les processus vraiment critiques restera limité à court terme. On estime que moins de 1 % des processus métier vitaux seront orchestrés par de l’IA générative en 2025. La majorité de nos workflows critiques continueront de s’appuyer sur des logiciels traditionnels et des règles éprouvées – l’IA venant en appoint pour des gains d’efficacité ponctuels. Autrement dit, on ne va pas confier la gestion de nos usines ou de nos finances à ChatGPT du jour au lendemain. Ce qui marchera le mieux, ce seront les automatisations pilotées par IA ciblant le support aux employés et les tâches répétitives. Plus de la moitié des projets réussis en IA générative l’an prochain concerneront l’assistance aux équipes internes : de l’agent conversationnel qui aide le service client, au copilote qui prépare un premier jet de rapport pour un consultant… Ce sont ces petites améliorations cumulées du quotidien qui, mises bout à bout, feront la différence.
En somme, 2025 sera l’année d’une automatisation plus intelligente et plus humaine à la fois : on automatise pour et par les collaborateurs. À nous de créer le contexte (formation, encadrement, sécurité) pour que ces nouveaux outils soient un succès durable et non un feu de paille. Le rôle de la DSI sera d’ailleurs crucial pour accompagner ce foisonnement de solutions issues des métiers, et éviter l’effet usine à gaz. C’est un numéro d’équilibriste entre innovation décentralisée et cohérence globale.
Cloud et infrastructures : vers un nouvel équilibre
Le paysage du cloud computing continue son expansion, mais il va connaître en 2025 des ajustements stratégiques notables sous l’effet de deux forces : l’Intelligence Artificielle d’une part, et un certain ras-le-bol des clients vis-à-vis des modèles fermés d’autre part. D’abord, l’IA génère de nouveaux besoins cloud. Les grands fournisseurs (hyperscalers) intègrent tous des services de RAG – Retrieval Augmented Generation dans leurs offres. Ce jargon cache une réalité simple : permettre aux entreprises de brancher facilement un modèle d’IA générative sur leurs données, de façon sécurisée et pertinente. Ces services “IA augmentée par la donnée” pourraient devenir les vedettes du cloud en 2025, car ils promettent de combler l’un des gros manques de l’IA brute (la connaissance de votre contexte métier). Attendez-vous à ce que chaque géant du cloud propose son outil pour cela, pendant que des solutions open source comme LangChain continuent de gagner du terrain pour donner plus de contrôle aux équipes techniques.
En parallèle, le cloud privé refait parler de lui. Le rachat de VMware par Broadcom, très commenté l’an passé, pousse de nombreux DSI à reconsidérer leur stratégie. Personne n’a envie de se retrouver pieds et poings liés à un fournisseur qui augmente ses tarifs ou change ses conditions. Du coup, on assiste à une quête d’alternatives : solutions VMware sur abonnement, concurrents comme Nutanix, ou carrément adoption massive de Kubernetes pour gérer son infrastructure cloud “à la maison”. Même les hyperscalers l’ont compris : ils multiplient les offres de cloud hybride ou on-premise clé en main, pour séduire les entreprises qui veulent le beurre et l’argent du beurre (la flexibilité du cloud public et la maîtrise du privé). En 2025, beaucoup d’entreprises chercheront cet équilibre multi-cloud/hybride, afin de placer chaque charge de travail là où c’est le plus pertinent économiquement et stratégiquement.
Un domaine où le balancier pourrait aussi bouger, c’est celui de la sécurité dans le cloud. Jusqu’ici, on avait tendance à faire confiance aux outils de sécurité intégrés d’AWS, Azure ou Google Cloud. Mais face à la sophistication des menaces, les spécialistes externes tirent leur épingle du jeu. Forrester va jusqu’à prédire qu’à fin 2025, 40 % des clients cloud opteront pour des solutions de sécurité tierces plutôt que celles natives des plateformes. Des éditeurs comme Cisco, Palo Alto ou Wiz pourraient donc se retrouver incontournables pour protéger nos environnements cloud. Ce n’est pas si surprenant : la sécurité est devenue un métier en soi, et beaucoup d’entreprises préfèrent une solution dédiée reconnue, plutôt que de s’en remettre uniquement au pack de base de leur fournisseur cloud. Pour nous, dirigeants, cela signifie qu’il faudra peut-être accepter des couches de sécurité supplémentaires et un écosystème un peu plus complexe, en échange d’une tranquillité d’esprit accrue.
2025 verra aussi une redistribution géographique du cloud. Les batailles commerciales vont s’intensifier sur de nouveaux continents. L’Afrique s’annonce comme le prochain grand terrain de jeu des géants du cloud : chaque fournisseur veut y ouvrir des régions et capter un marché en pleine croissance. Au Moyen-Orient, Oracle espère bien tirer son épingle du jeu et a l’ambition affichée de décrocher plusieurs grands contrats dans le Golfe, face aux trois grands américains. Cela reflète une tendance de fond : le cloud se mondialise toujours plus, et la localisation des données devient un argument clé aussi bien politique que commercial. La souveraineté numérique, les exigences de latence… tout pousse à implanter des centres de données toujours plus près des clients.
Enfin, impossible d’évoquer l’infrastructure sans parler de soutenabilité. Nos data centers et services cloud sont énergivores, et les fournisseurs communiquent beaucoup sur leurs objectifs carbone. Pourtant, Forrester nous douche un peu : malgré les progrès, les hyperscalers manqueront encore leurs cibles de réduction d’émissions CO₂ en 2025. La demande explose plus vite que les optimisations : les nouveaux services d’IA avalent une puissance de calcul phénoménale, et même avec des investissements verts, les résultats tardent. Cela ne veut pas dire que rien ne se fait – des initiatives se multiplient, du refroidissement innovant aux énergies renouvelables – mais l’impact ne sera pas immédiat. Pour nous autres dirigeants soucieux de développement durable, le défi reste entier : comment continuer à numériser nos activités tout en réduisant l’empreinte écologique ? Cela passera par exiger de nos partenaires cloud davantage de transparence et d’efforts, et par optimiser nos propres usages (mieux nettoyer les données inutiles, rationaliser les applications, etc.). La sobriété numérique reste à l’agenda, hype ou pas.
Cybersécurité et résilience : vigilance rouge
Si vous espériez que 2025 apporterait une accalmie sur le front cyber, préparez-vous à être déçu. Les signaux faibles comme les signaux forts pointent tous vers une intensification des menaces et des contraintes. En d’autres termes, le paysage de la cybersécurité sera toujours plus sombre (et complexe) l’an prochain, et exiger encore plus de résilience de la part des entreprises et de leurs dirigeants.
Premier élément : la pression réglementaire va monter d’un cran, notamment autour de l’Intelligence Artificielle. L’Union européenne a dégainé son AI Act, et elle entend bien l’appliquer. Forrester prédit ainsi que le premier fournisseur de modèles d’IA générative se fera sanctionner en 2025 pour non-respect de ces nouvelles obligations. Ne pas être capable d’expliquer comment fonctionne son IA, ou ne pas fournir d’évaluation de risques pourra coûter très cher – potentiellement des amendes salées, à l’image de ce qu’on a connu avec le RGPD en son temps. Personne ne sait encore qui sera l’exemple (un géant du cloud ? une start-up trop téméraire ?), mais le message pour nous est clair : si nous utilisons de l’IA, il va falloir documenter, contrôler et prouver notre bonne conduite. Transparence des algorithmes, audit des données utilisées, protection de la vie privée… ce qui était un nice-to-have va devenir un must-have sous peine de sanctions. Les dirigeants doivent donc intégrer la conformité IA dans leur gouvernance globale dès maintenant.
Au-delà de l’IA, les attaques cyber traditionnelles ne faiblissent pas – au contraire. L’Internet des Objets (IoT), qui s’est infiltré partout (usines, véhicules, appareils médicaux…), élargit la surface d’attaque. Un scénario redouté serait une faille majeure touchant des millions d’objets connectés à la fois. Forrester s’attend justement à une cyberattaque de grande ampleur exploitant une vulnérabilité IoT en 2025, qui mettrait à mal tout un pan d’infrastructures. Imaginez une faiblesse dans un composant largement utilisé qui toucherait voitures, caméras de surveillance ou capteurs industriels à travers le monde… Ce genre de risque systémique hante les nuits des RSSI. En tant que chefs d’entreprise, cela nous rappelle que la cybersécurité n’est plus confinée aux ordinateurs : elle englobe tout notre environnement connecté. On devra renforcer nos audits de sécurité jusqu’au bout de la chaîne (fournisseurs, matériels, logiciels embarqués) et avoir des plans de réponse prêts pour ce genre de crise.
Un autre point à surveiller est la désillusion vis-à-vis des “gadgets” IA en cybersécurité. L’an dernier, on a vu fleurir des annonces d’outils de sécurité boostés à l’IA générative, promettant de détecter l’attaque avant même qu’elle n’arrive… En pratique, beaucoup de RSSI restent sceptiques. Forrester indique que nombre d’entre eux vont freiner leurs dépenses en IA tant qu’ils n’en voient pas la valeur ajoutée concrète. On pourrait voir les dépenses en outils de cybersécurité alimentés par l’IA se tasser de 10 % si les résultats ne sont pas au rendez-vous. En tant que décideurs, cela nous incite à demander des preuves tangibles d’efficacité avant de céder aux sirènes marketing. L’IA reste un outil prometteur pour la défense, mais il doit prouver qu’il fait mieux que les méthodes traditionnelles. Là encore, le mot d’ordre est pragmatisme : investir oui, mais avec discernement et mesure de la performance.
Un vent nouveau vient aussi des gouvernements sur la question de la chaîne d’approvisionnement logicielle. Avec la généralisation des SBOM (Software Bill of Materials, ces inventaires de composants logiciels utilisés), la transparence s’accroît. Et qui dit transparence dit aussi possibilité d’agir. Forrester anticipe qu’au moins un gouvernement occidental interdira l’usage d’un logiciel tiers ou d’un composant open source jugé à risque dans les administrations ou secteurs critiques. Imaginez si demain un État bannit un framework open source très répandu pour des raisons de sécurité nationale : cela mettrait bien des DSI dans l’embarras, forcés de trouver d’autres options. Ce scénario, encore hypothétique, souligne à quel point notre écosystème technologique est devenu un enjeu géopolitique. Pour les entreprises multinationales, il faudra garder un œil sur ces évolutions pour rester en conformité selon les pays et anticiper d’éventuels remplacements technologiques imposés.
Enfin, il y a la question du coût global des incidents. On parle beaucoup des amendes RGPD ou autres, mais ce qu’on voit monter en flèche, c’est le coût des recours collectifs et procès suite aux fuites de données. Forrester estime qu’en 2025, ces coûts juridiques pourraient dépasser de 50 % le montant des amendes réglementaires elles-mêmes. Autrement dit, subir un incident de sécurité majeur, ce n’est pas seulement risquer une sanction de la CNIL ou de l’UE : c’est surtout s’exposer à des années de procédures judiciaires de la part de clients, de partenaires, voire d’actionnaires, avec des indemnisations potentiellement énormes à la clé. En tant que dirigeants, cela doit vraiment nous convaincre qu’investir dans la cybersécurité n’est pas qu’une dépense IT : c’est de la gestion de risque financier, juridique et réputationnel. Mieux vaut mettre un million dans la prévention aujourd’hui que dix dans les tribunaux demain. Et dans cette optique, rapprocher nos responsables sécurité (RSSI) de nos directions juridiques et de conformité devient indispensable pour anticiper ensemble le pire et le prévenir.
Infrastructures, opérations IT et réseaux : cap sur l’efficacité et la fiabilité
Nos équipes infrastructures et opérations (I&O) seront en première ligne des changements en 2025. L’objectif global : faire mieux avec plus de complexité. La demande business impose de la connectivité partout, de l’intelligence dans l’administration des systèmes, et une sécurité sans faille. Voici comment ces priorités vont se traduire.
D’abord, la sécurité des réseaux passe en mode Zero Trust généralisé. Face à la recrudescence des attaques, les entreprises accélèrent l’adoption de ce modèle de sécurité « ne jamais faire confiance par défaut ». Concrètement, en 2025, lorsqu’il faudra choisir des solutions réseau ou des architectures, la capacité à appliquer le Zero Trust primera même sur les fonctionnalités d’IA. Les ingénieurs réseau privilégieront la robustesse et le cloisonnement des accès à tous les étages, plutôt que des promesses d’optimisation par l’IA. Cela ne veut pas dire que l’IA n’aidera pas (elle peut par exemple détecter des anomalies de trafic), mais le message est que la priorité numéro un restera de blinder l’infrastructure. Pour les comités de direction, cela se traduit par des investissements soutenus dans la cybersécurité des réseaux, et peut-être un peu moins d’enthousiasme pour le “tout intelligent” si ce n’est pas maîtrisé côté sécurité.
Ensuite, il faut parler de la dette technique, ce mal insidieux qui ronge nos SI. Avec l’avalanche de nouvelles solutions, d’outils SaaS, d’intégrations en tout genre, nos systèmes d’information peuvent devenir un mille-feuille ingérable. Forrester met en garde : d’ici 2026, 75 % des décideurs tech estimeront que leur dette technique a atteint un niveau sérieux. Une des parades en 2025 va être d’adopter massivement les outils d’AIOps (AI for IT Operations). Ces plateformes dopées à l’IA surveillent, diagnostiquent et automatisent la gestion des incidents et de la performance. Leur promesse ? Aider nos équipes à anticiper les pannes, à résoudre plus vite les problèmes, et à optimiser les ressources.
Forrester prévoit que les leaders technologiques vont tripler l’adoption de l’AIOps l’an prochain pour garder le contrôle sur la complexité grandissante. Bien sûr, l’outil ne fait pas tout : il faudra parallèlement investir dans la culture DevOps, le nettoyage des architectures et la formation de nos équipes à ces nouveaux outils. Mais ne nous y trompons pas : avec l’IA généralisée dans les systèmes, l’AIOps deviendra indispensable pour tenir la barre du navire IT sans être submergé par les alertes et la dette technique. En tant que dirigeant, soutenir ce genre d’investissement peut sembler peu glamour (c’est en coulisses que ça se passe), mais c’est un véritable facteur de fiabilité et d’agilité pour l’entreprise.
Parlons également de notre dépendance aux grands fournisseurs technologiques. On l’a vu avec le Cloud et VMware, les clients cherchent plus de flexibilité. Forrester va jusqu’à prédire qu’en 2025, les principaux clients de VMware réduiront de 40 % leurs déploiements sur cette technologie au profit d’alternatives plus ouvertes. Cela rejoint un mouvement plus large : éviter les situations de verrouillage (lock-in) et diversifier les options. Que ce soit pour nos infrastructures virtualisées, nos bases de données ou nos applications, nous allons davantage miser sur du multi-fournisseur, de l’open source, et des standards ouverts. Ainsi, si un éditeur change sa politique ou devient trop coûteux, nous aurons des portes de sortie. C’est une gestion des risques qui nécessite une vision stratégique de la part de la DSI et du leadership : parfois, accepter un peu plus de complexité à court terme (gérer plusieurs plateformes) pour être plus résilient à long terme.
En matière d’infrastructures, la connectivité globale continue de progresser. On anticipe par exemple que Starlink (la constellation de satellites d’Elon Musk) va doubler son nombre d’abonnés pour franchir la barre des 6 millions en 2025. Ce n’est pas anecdotique : cela signifie que des secteurs entiers – maritime, aviation, zones rurales – vont bénéficier d’une connectivité haut débit là où ce n’était pas possible avant. Pour des entreprises ayant des opérations dans des zones reculées, ou pour des usages mobiles, c’est un véritable game changer. En tant que dirigeants, nous devons penser comment exploiter ces nouvelles couvertures réseau : cela peut ouvrir des marchés, permettre le télétravail ou l’IoT dans des endroits jusqu’ici hors ligne. La conséquence, c’est que l’informatique de l’entreprise devient vraiment sans frontières. Une bonne nouvelle pour la productivité, à condition de sécuriser et gérer ces nouveaux accès bien sûr.
Enfin, du côté du support IT et des opérations quotidiennes, une petite révolution discrète est en marche : l’auto-assistance utilisateur. D’ici la fin 2025, on estime que la moitié des collaborateurs préféreront utiliser des solutions en libre-service (bases de connaissance dynamiques, chatbots, portails automatisés) pour résoudre leurs soucis informatiques, plutôt que de faire appel directement à un support humain. Cette tendance, poussée par l’IA et la génération Y/Z habituée à tout faire en ligne, va changer l’organisation de nos centres de support. Ce n’est pas une mauvaise chose en soi : un utilisateur qui se dépanne lui-même rapidement grâce à un bon outil, c’est du temps gagné pour tout le monde. Mais il ne faut pas abandonner l’humain pour autant : le défi sera de bien intégrer ces outils, de former les employés à les utiliser efficacement, et de réserver nos talents du support aux problèmes complexes ou à la dimension d’accompagnement personnalisé. L’expérience collaborateur en dépend : personne ne veut se sentir abandonné face à un chatbot idiot en cas de vraie galère. En tant que dirigeant, soutenir ces initiatives d’auto-support, c’est montrer qu’on fait confiance à nos équipes et qu’on investit pour les rendre plus autonomes, tout en valorisant les experts IT sur des missions à plus forte valeur.
Développement logiciel : l’IA bouscule le statu quo
Nos départements de développement logiciel vivent eux aussi des bouleversements profonds. En 2025, l’IA s’invite dans le cycle de vie du développement comme jamais auparavant, et cela peut tout changer – ou presque. Le scénario choc que tout le monde commente, c’est l’idée que l’IA pourrait remplacer une bonne partie des développeurs humains. Soyons francs : certains tenteront l’expérience. Forrester prédit qu’au moins une grande entreprise essaiera carrément de remplacer 50 % de ses développeurs par de l’IA l’année prochaine… pour se heurter à la réalité. Automatiser la génération de code, pourquoi pas, mais croire qu’on peut se passer de l’ingéniosité humaine s’avérera illusoire. Le coding pur ne représente qu’une fraction du travail : il faut concevoir, comprendre le besoin métier, tester intelligemment, itérer avec les utilisateurs… Autant de tâches où l’esprit humain, la créativité et l’expérience font la différence. Cette tentative ratée servira probablement d’avertissement à toute la profession : l’IA est un assistant, pas un remplaçant. En tant que dirigeants, retenons qu’il ne faut pas confondre vitesse et précipitation : adopter les assistants de développement, oui, mais sans perdre nos talents humains, sinon on perd aussi le contrôle et la qualité.
Cela dit, ignorer l’IA dans le développement serait tout aussi fatal. Les équipes qui sauront exploiter les TuringBots et autres copilotes de code vont prendre une longueur d’avance. On estime que 30 % des équipes dev accéléreront significativement leurs cycles de livraison grâce à ces outils en 2025. Génération de code répétitif, écriture de tests unitaires, documentation automatique, configuration d’infrastructures… l’IA peut donner un sérieux coup de pouce sur tous ces aspects un peu fastidieux, libérant du temps pour le travail de conception et de résolution de problèmes complexes. La productivité des développeurs va grimper, à condition d’apprendre à collaborer avec ces nouveaux outils. Pour les DSI et les responsables tech, cela implique de mettre en place les bonnes pratiques (vérification du code généré, formation aux outils) et de repenser éventuellement les méthodes de travail. Par exemple, un junior équipé d’une IA peut produire du code à la vitesse d’un dev intermédiaire – mais il faut toujours un sénior pour superviser et assurer la cohérence d’ensemble. La composition des équipes pourrait évoluer, avec des rôles plus orientés review et architecture.
Un autre acteur qui va peser dans la balance, c’est Google. Jusqu’ici relativement en retrait sur les outils de développement d’entreprise comparé à Microsoft (avec GitHub/Copilot) ou Amazon, Google compte bien rattraper le temps perdu. Avec sa plateforme AppSheet renforcée par ses IA (Vertex AI, etc.), il ambitionne de démocratiser la génération d’applications d’entreprise. En clair, Google veut permettre à n’importe quelle entreprise de construire rapidement des applications sur mesure grâce à l’IA, sans écrire (trop) de code, concurrençant frontalement les offres d’Amazon Web Services et Microsoft sur ce terrain. Si cela se concrétise, les directions informatiques auront encore plus de choix d’outils pour accélérer le développement d’applications métiers. Pour nous, dirigeants, c’est potentiellement moins de délais et de coûts pour obtenir les solutions dont on a besoin, mais c’est aussi un écosystème à surveiller pour éviter de se disperser. Le mieux sera de choisir sa plateforme de confiance (selon notre stack existante et nos compétences internes) et de capitaliser dessus, sans forcément courir après tous les nouveaux outils.
Par ailleurs, on observe une certaine standardisation des pratiques DevOps. À force d’empiler les outils spécialisés pour chaque étape (intégration, déploiement, tests, monitoring…), beaucoup d’entreprises se retrouvent avec une « tour de Babel » logicielle difficile à maintenir. La tendance s’inverse : Forrester anticipe que la moitié des entreprises abandonneront l’approche “best-of-breed” (choisir le meilleur outil pour chaque tâche) au profit de plateformes DevOps tout-en-un. L’idée est de simplifier, d’assurer une meilleure compatibilité entre les phases du cycle de vie logiciel et de réduire les coûts de gestion. En pratique, cela pourrait signifier utiliser un seul gros fournisseur ou une suite intégrée pour couvrir du code au déploiement. Il y a un bénéfice en standardisation et en formation des équipes : tout le monde parle le même langage outillage. Évidemment, cela peut faire un peu peur de se reposer sur un seul éditeur, mais c’est un arbitrage entre efficacité et souplesse. Là encore, aucune réponse universelle : chaque DSI devra évaluer le bon compromis pour son organisation. L’important pour nous sera de soutenir ces simplifications si elles permettent d’aller plus vite sans sacrifier la qualité.
Enfin, un petit clin d’œil sur les langages de programmation : la sécurité devient un critère de choix technologique jusqu’au niveau du code. Un langage comme Rust, conçu pour éviter de nombreuses failles de mémoire, gagne en popularité à grande vitesse. Les projections le voient entrer dans le top 10 des langages les plus utilisés dès 2025, au détriment de dinosaures comme C ou C++. Cela peut sembler anecdotique pour un dirigeant, mais c’est révélateur d’une tendance : nous sommes prêts à changer des fondations techniques vieilles de plusieurs décennies pour mieux sécuriser nos systèmes. Encourager nos équipes à monter en compétence sur des technologies plus sûres et plus robustes fait partie de la prévention proactive en matière de risques. C’est le genre de décision qui ne fait pas la une des journaux, mais qui peut éviter le prochain grand scandale de sécurité.
Se préparer à 2025 : le rôle du dirigeant et l’accompagnement de TransiCIO
Ce panorama des tendances tech 2025 peut donner le vertige. Le maître-mot qui ressort, c’est pragmatisme. Nous entrons dans une période où la technologie doit prouver sa valeur rapidement et s’inscrire dans une vision cohérente. En tant que chefs d’entreprise ou DSI, notre mission est double : embrasser l’innovation sans naïveté, et garder le cap sur les fondamentaux. Les prédictions des analystes ne sont pas des prophéties gravées dans le marbre, mais elles pointent des directions à explorer et des écueils à éviter. À nous de traduire ces tendances en feuille de route adaptée à notre contexte, de prioriser ce qui fera une différence pour nos clients et nos employés, et de rester agiles face aux surprises.
C’est précisément sur ce terrain que TransiCIO peut vous accompagner. En tant que partenaires de la transformation numérique, nous apportons à la fois la vision stratégique et l’expérience opérationnelle d’un DSI aguerri pour aider votre organisation à tirer le meilleur de ces évolutions. Que ce soit pour définir une stratégie IA réaliste, repenser votre architecture cloud, renforcer votre posture cybersécurité ou conduire un projet d’automatisation ambitieux, nos experts font le lien entre la promesse technologique et la réalité terrain. Nous intervenons comme catalyseur de vos projets : analyse des besoins, élaboration de la feuille de route, pilotage de la mise en œuvre et conduite du changement auprès de vos équipes. L’objectif : sécuriser vos initiatives stratégiques et accélérer vos résultats. Avec TransiCIO à vos côtés, vous bénéficiez d’un regard externe bienveillant mais exigeant, capable d’identifier les opportunités, de anticiper les risques, et de vous aider à naviguer dans la complexité technologique avec sérénité.
TransiCIO : votre copilote pour transformer les tendances technologiques de 2025 en succès concrets. Ne restez pas spectateur des mutations en cours – contactez-nous dès aujourd’hui via notre page LinkedIn ou le formulaire de contact sur notre site ! Ensemble, faisons de vos défis numériques de 2025 de véritables leviers de croissance et de performance.
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