Transformation numérique : les coûts cachés qui piègent encore trop d’entreprises

Pierre-Alexandre MAS
10/14/2025

Transformation numérique : les coûts cachés qui piègent encore trop d’entreprises

Quand j’échange avec des dirigeants sur leurs projets de transformation numérique, je constate une constante : la plupart sont conscients des enjeux, mais très peu mesurent réellement l’ampleur des coûts. On anticipe le prix des licences, des infrastructures, des intégrateurs. Mais on oublie tout le reste : la résistance humaine, la complexité organisationnelle, les délais imprévus, la difficulté à maintenir les compétences dans la durée. Résultat, les budgets explosent et les projets dérapent, parfois au point de fragiliser la dynamique globale de transformation.

J’ai vu des entreprises qui avaient prévu 5 millions d’euros pour moderniser leur ERP et qui, trois ans plus tard, en avaient dépensé presque le double. Non pas parce qu’elles avaient été trompées par leurs prestataires, mais parce qu’elles n’avaient pas pris la mesure de ce que signifie changer le cœur du système d’information d’une organisation de plusieurs milliers de salariés. Chaque mise à jour, chaque migration de données, chaque test non planifié ajoutait une couche de complexité, et donc de coûts.

La transformation numérique n’est jamais qu’une affaire de technologie. C’est une affaire d’hommes et de femmes, d’organisations qui doivent se réinventer, de gouvernance qui doit se structurer. Et c’est justement là que les coûts cachés s’accumulent.

 

Les coûts invisibles du facteur humain

Le premier poste sous-estimé est le temps humain. Former des collaborateurs, les accompagner, les convaincre… cela coûte cher. Pas seulement en budget formation, mais en disponibilité. Quand une équipe consacre trois demi-journées par semaine à s’acculturer à de nouveaux outils, elle ne produit pas autant qu’avant. C’est un investissement indispensable, mais rarement chiffré correctement au départ.

J’ai le souvenir d’une ETI industrielle qui avait lancé un programme de digitalisation de ses ateliers. Tout semblait cadré : budget validé, technologies choisies, prestataires sélectionnés. Mais personne n’avait mesuré que la moitié des opérateurs étaient proches de la retraite et très peu enclins à modifier leurs pratiques. Le temps nécessaire pour les convaincre, les accompagner, et parfois recruter de nouvelles compétences a quasiment doublé la durée du projet.

Le coût humain, c’est aussi l’usure des équipes. Quand on impose des charges supplémentaires sans prendre soin d’ajuster les priorités, on crée du stress et du turnover. Et le remplacement d’un collaborateur clé en pleine transformation peut coûter bien plus cher que la plus sophistiquée des licences logicielles.

 

La dette technique qui s’invite dans l’équation

Autre coût largement sous-estimé : la dette technique. Beaucoup d’entreprises s’imaginent qu’il suffit de brancher un nouveau logiciel sur l’ancien pour que la magie opère. Dans la réalité, la modernisation d’un système hérité nécessite des mois de nettoyage, d’intégration, parfois même de reconstruction.

J’ai vu une banque régionale lancer un projet de plateforme digitale pour ses clients particuliers. Tout semblait fluide jusqu’à ce que l’on découvre que son socle mainframe datait de plus de vingt ans et que chaque connexion externe nécessitait des développements spécifiques. Le projet a pris deux ans de retard et coûté trois fois le budget initial. Le vrai problème n’était pas le choix de la nouvelle plateforme, mais la sous-estimation du coût de remise à niveau de l’existant.

Cette situation est fréquente. Dans beaucoup d’entreprises, la dette technique est invisible parce qu’elle est connue seulement des équipes IT, rarement écoutées au moment du cadrage budgétaire. On préfère croire que l’on peut bâtir du neuf sur du vieux sans payer le prix. Mais la réalité finit toujours par rattraper.

 

Les coûts d’intégration et d’interopérabilité

Dans un monde où chaque métier veut sa solution spécialisée, on oublie que la valeur d’un système vient de sa capacité à communiquer avec les autres. L’intégration entre les briques est souvent un gouffre financier.

Une société de distribution avec laquelle j’ai travaillé voulait moderniser sa chaîne logistique avec des outils dernier cri. L’outil en lui-même n’était pas hors de prix. Mais le faire dialoguer avec l’ERP existant, les applications de gestion de stocks, la facturation et le CRM a nécessité une équipe dédiée pendant plus de douze mois. Résultat, le coût final représentait trois fois le prix du logiciel.

La transformation numérique n’est pas une juxtaposition de solutions, c’est une orchestration. Et orchestrer a un coût, que trop peu de dirigeants anticipent réellement.

 

Les coûts liés au pilotage et à la gouvernance

Un projet de transformation numérique n’est pas un simple chantier informatique. C’est une transformation organisationnelle qui nécessite un pilotage serré, une gouvernance claire, des arbitrages constants.

Combien de projets échouent parce qu’ils manquent d’une instance de décision efficace ? Parce qu’aucun sponsor n’a le temps de trancher rapidement quand un conflit émerge entre deux directions ? Parce que le comité de pilotage n’a pas la visibilité nécessaire pour arbitrer entre coûts immédiats et bénéfices futurs ?

L’absence de gouvernance claire génère des dérives invisibles au départ, mais qui finissent par coûter très cher : doublons, efforts contradictoires, incompréhensions, retards accumulés.

 

Comment éviter ces écueils

La première étape est le cadrage. Trop d’entreprises se lancent avec une vision floue, pensant qu’elles préciseront les contours en chemin. C’est une erreur. Un cadrage précis, intégrant les coûts humains, techniques et organisationnels, est indispensable pour éviter les mauvaises surprises.

La deuxième étape est le diagnostic de maturité. Beaucoup d’organisations surestiment leur niveau de préparation. Elles pensent être prêtes pour l’IA ou le cloud, alors qu’elles n’ont pas encore fiabilisé leur gouvernance data ou leur cybersécurité. Résultat, elles paient le prix fort pour rattraper ce retard en cours de projet.

La troisième étape est la mise en place d’une gouvernance robuste. Il ne s’agit pas de multiplier les comités, mais de donner à une instance claire la capacité de trancher vite, d’arbitrer les priorités et de maintenir le cap.

Enfin, la conduite du changement doit être prise au sérieux. Pas comme un supplément de dernière minute, mais comme une composante centrale du projet. Former, acculturer, accompagner : voilà les vrais investissements, ceux qui sécurisent la réussite.

 

Le rôle de TransiCIO

Chez TransiCIO, nous intervenons précisément sur ces points critiques. Nous aidons les entreprises à cadrer correctement leurs projets dès le départ, à réaliser un diagnostic honnête de leur maturité, à mettre en place une gouvernance efficace et à piloter la transformation dans la durée. Nous savons aussi accompagner les comités de direction dans l’acculturation, afin que la transformation ne soit pas vécue comme une contrainte imposée par l’IT, mais comme une dynamique collective.

Nous avons accompagné une grande PME dans le secteur des services qui voyait ses projets digitaux systématiquement déraper. En travaillant sur la gouvernance et la priorisation, nous avons réduit de 30 % les dépassements budgétaires sur trois ans. Dans une collectivité locale, nous avons structuré un pilotage transverse qui a permis de livrer un projet de plateforme citoyenne dans les délais et sans surcoût.

Ces expériences montrent qu’il est possible de reprendre le contrôle, mais à condition d’accepter que les coûts réels de la transformation ne se limitent pas aux factures des éditeurs et intégrateurs.

 

Conclusion

La transformation numérique est un voyage coûteux, non parce que la technologie est chère, mais parce que le changement est exigeant. Les entreprises qui réussissent sont celles qui acceptent de regarder la réalité en face, d’investir autant dans l’humain, la gouvernance et le pilotage que dans les solutions techniques.

TransiCIO est né pour aider les dirigeants à franchir cette étape avec lucidité et pragmatisme. Nous savons que la transformation digitale n’est pas un sprint technologique, mais un marathon humain et organisationnel. Et c’est sur ce terrain-là que nous faisons la différence.

Alors, si vous souhaitez reprendre le contrôle de vos projets et éviter les mauvaises surprises budgétaires, parlons-en ensemble. Nous sommes joignables via notre page LinkedIn ou directement via notre formulaire de contact : https://www.transicio.com/formulaire-contact-entreprise/

 

#TransformationNumérique #Leadership #GouvernanceIT #PilotageProjet #ConduiteDuChangement

Partagez cet article

Abonnez-vous à notre

newsletter

Besoin d’inspiration, de retours d’expérience concrets et de bonnes pratiques pour piloter vos transformations IT ?
Abonnez-vous à la newsletter de TransiCIO et recevez directement dans votre boîte mail nos publications les plus utiles, sélectionnées pour les dirigeants, décideurs IT et managers de transition. Pas de blabla. Que du solide.